L’artichaut est issu de la culture d’un chardon, c’est aussi un cousin du Cardon. C’est sur le continent européen et plus précisément dans le bassin méditerranéen que l’on trouve les premières traces de ce légume entre la Turquie et l’Italie. Il serait originaire de l’Afrique et ce sont les arabes qui l’introduisent au XIIIème siècle en France.
L’artichaut est une plante semi-vivace, rustique qui peut dépasser les 1,50 m de haut, elle a une durée de vie de 3 à 4 ans en moyenne, passé ce délai, la production devient moindre, il faut donc renouveler son cheptel progressivement pour avoir des artichauts d’années en années. Après un premier investissement vous pourrez repiquer les rejetons et avoir dans votre jardin des artichauts autant de temps que vous le souhaiterez.
Les artichauts les plus connus, dans le Nord de la France sont « le gros vert de Laon » « le Camus Breton » en Bretagne et « le violet hâtif de Provence » dans le bassin méditerranéen.
L’artichaut, n’est pas trop consommé en France, 1kg par famille / an (environ 2 artichauts / an / personne), c’est une consommation moyenne mais lorsque l’on cultive l’artichaut, ces quantités sont vites dépassées et selon la variété le poids diffère, les artichauts Camus peuvent dépasser les 500gr à l’unité. Un pied de vert et un petit violet sont suffisants pour atteindre cette moyenne.
Culture
L’artichaut peut -être obtenu beaucoup plus facilement par division des plants.
Au printemps, en mars, on coupe les feuilles mortes pendant l’hiver, on coupe le plant avec une bêche pour en extraire des œilletons. Ces œilletons sont mis en pot (terre très riche) pour lancer la culture, puis entre la fin avril et la mi-mai selon le climat, on les plante en pleine terre.
On prélève les œilletons sur les plants qui sont en troisième année, vous prélevez les rejetons avec des racines (départ de nouvelles branches autour du pied), vous coupez les feuilles à dix centimètres de haut et vous mettez en pot. Les rejetons vont s’étoffer et vous n’aurez plus qu’à replanter pour renouveler vos plants.
L’artichaut n’aime pas les sols humides et doit être planté dans un sol bien drainé mais il a besoin d’eau régulièrement. L’artichaut a besoin de beaucoup d’apport organique lors de sa plantation, du terreau, du compost et du fumier mélangés sont idéaux pour le planter, réservez un grand trou de 50 x 50 x 40 centimètres de profondeur que vous remplirez de ce mélange avant de planter l’artichaut. Arrosez abondamment lors de la plantation.
Conseil
Lancer chaque année de nouveaux plants pour maintenir votre cheptel, la récolte commence en avril et peut s’étendre sur plusieurs mois jusqu’à l’automne. Nous plantons au fur et à mesure nos nouveaux plants à côté des plus anciens plants, ce qui a pour but de déplacer nos pieds d’artichaut dans une terre bien enrichie à chaque départ de nouvelles cultures. Ne plantez pas les deux variétés ensemble, il est préférable de les espacer.
Les plus anciens plants donnent en premier, les plants de 3 à 4 ans donnent en premier, puis les 2 à 3 ans puis, ceux de l’année passée et parfois les plantations de printemps donnent à la fin de saison.
L’artichaut craint les gelés en dessous de -5°. Pour le conserver pendant l’hiver, couper les grandes tiges extérieures, qui sont vieillissantes et abimées, désherbez et relevez la terre autour du pied de façon à le protéger puis paillez. Vous retrouverez vos artichauts en pleine forme au printemps.
: Chou, fève, laitue, oignon, pois. La laitue apprécie la mi-ombre de l’artichaut, elle se plaît à proximité.
: Fenouil et persil
L’artichaut souffre autant des maladies que de nombreux ravageurs, sa culture n’est pas compliquée voire facile mais il faut comme pour chaque plante ou légume être à ses côtés pour l’entretenir.
Oïdium : Selon les régions et la météo, dans le sud de la France l’Oïdium sera plus facilement au rendez-vous, dans ce cas les feuilles blanchissent sur la face intérieure, une certaine odeur vous confirmera le diagnostic.
Mildiou : Autant que cela puisse vous surprendre, le mildiou peut atteindre les artichauts, dans ce cas vous aurez sur vos plants des tâches jaunes ou brunes sur les feuilles et une sorte de moisissure sous la feuille
Botrytis ou Pourriture Grise : Ce champignon développe une pourriture qui s’installe à la base du pédoncule qui détruit le plant. Cette maladie provoque des taches de couleur brun noirâtre. Ce champignon se développe à partir de la base des bractées.
Et d’autres maladies peuvent s’inviter, elles se manifestent par des moisissures sur la tige ou des tâches apparaissent sur les feuilles les plus anciennes qui se dessèchent rapidement, il y aussi des moisissures et des tâches brunâtres qui vous avertiront que le plant d’artichaut est en souffrance et puis il y a la graisse de l’artichaut qui s’annoncent par ses tâches transparentes. Dans ce cas il faut envisager des traitements appropriés en consultant un professionnel avec des photos de vos plants d’artichauts
Les pucerons
Qu’ils soient sur les racines ou sur les feuilles, verts ou noirs, les pucerons sont fréquents dans tous nos potagers, ils affaiblissent le plant d’artichaut et ralentissent le développement du plant.
Les noctuelles
Ces petits paillons pondent des œufs qui vont donner naissance à des chenilles qui s’introduisent dans la capitule (fruit de l’artichaut)
Les autres ravageurs
Les charançon (apion), chenilles (Vanesse), Araignées Rouges, Coléoptère (Casside et Altises), la Mouche ou la Teigne. Vous devrez être attentif à toutes ces attaques qui peuvent détruisent vos récoltes et devez agir rapidement.
Méthodes préventives
Le purin de fougères et celui de l’ail (insecticides naturels) peuvent facilement venir à bout des insectes et de l’oïdium. Le purin de Prêle et la bouillie bordelaise peuvent être de bons choix préventifs contre le mildiou. Les artichauts sont souvent attaqués par des pucerons, une préparation de savon noir à l’huile d’olive bio au pulvérisateur (1 litre pour 10 litres d’eau = 10 % et 3 cuillères à café d’huile neutre pour fixer) est efficace pour les faire tomber au sol. Vous pouvez planter de la capucine à proximité des artichauts pour écarter les pucerons, et en préventif pulvérisez un purin de rhubarbe repoussera les limaces.
Méthode curatives
Le Bacillus Thuringiensis compatible en culture naturelle. (le bon choix)
Le Bacillus Thuringiensis est un insecticide biologique qui contient une matière active issue d’une bactérie existant dans la nature. Les insectes cessent de s’alimenter et meurent après ingestion du produit. Ce produit est aussi utilisé pour lutter contre les noctuelles défoliatrices, la teigne du poireau, le ver des fruits, les chenilles processionnaires, la pyrale du buis et la piéride du chou. Si vous choisissez cette méthode, respectez scrupuleusement les dosages, les délais de consommation et cibler les légumes que vous souhaitez traiter.
Le Spinosad
Le Spinosad est autorisé pour la culture biologique depuis 2008 !
C’est un produit phytosanitaire (pesticide) qui est obtenu par la fermentation d’une bactérie naturellement présente dans le sol. Il est utilisé comme un insecticide contre les doryphores, la pyrale du maïs, les piérides du chou. Il est très toxique pour les abeilles et son application doit être fait avec une très grande vigilance. Veillez à travailler aux heures où il n’y a pas d’abeilles pour les protéger.
La cueillette de l’artichaut se fait toujours avant sa complète maturité si non le fruit devient une très jolie fleurs.
Les artichauts Bretons à la vinaigrette sont classiques et incontournables et les petits violets en poivrade sont délicieux.
Le Cynar, le vin d’artichaut.
C’est un vin fait à base de sucre, d’alcool, de zest d’orange et de nombreuses plantes dont l’artichaut qui est prédominant dans cette préparation.
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